Gestion des déchets plastiques au Bénin : Organiser la veille environnementale avant le vote de la loi
Un soutien responsable à la proposition de loi portant sur l'interdiction de la fabrication, de l'importation, de la commercialisation et de l'utilisation des sachets en plastique au Bénin : un cadre de concertation constitué des experts environnementaux est en cours de création.
Un article de presse de Valentin SOVIDE
Gestion des déchets plastiques au Bénin : Organiser la veille environnementale avant le vote de la loi
" Les déchets des sachets et bouteilles plastiques posent de sérieux problèmes environnementaux. Cette question préoccupe les scientifiques qui se penchent aussi sur les dégâts qu'ils occasionnent. Tel est le cas du Dr Alassane Youssao Abdou Karim qui vient de réaliser une étude sur le sujet, sous la supervision du professeur Benjamin Fayomi. Cette étude a été présentée le mercredi 10 avril 2013 à l'ISBA de Cotonou devant certains acteurs de la Société civile."
" Au Bénin comme ailleurs, les sacs plastiques servent souvent pour l'emballage des produits et articles achetés dans les marchés. Jetés dans la nature après cette seule utilisation, ils polluent l'environnement. L'étude en question a porté sur leur gestion et utilisation au Bénin, plus précisément sur le cas du quartier Finagnon à Cotonou. Ce travail a fait cas de l'utilisation des sachets qui sont utilisés pour emballer et transporter les objets et autres aliments même chaud.
Face à ce constat triste et désolant, le Bénin, après d'autres Etats africains, se doit d'en interdire l'utilisation. D'ailleurs, depuis quelques jours, l'Assemblée nationale se prépare à voter une loi interdisant la production, l'importation, la commercialisation, la détention et l'utilisation des granulés et des sachets plastiques. Une loi qui permettra au Bénin de suivre l'exemple d'autres pays africains tels que le Niger, le Tchad, le Gabon, le Congo, le Maroc, le Burkina-Faso et autres qui ont déjà fait le choix de mener une lutte sans merci contre les sacs plastiques.
Mais conscients qu'il faut du lobbying pour mener à bien cette lutte, le professeur Benjamin Fayomi et son équipe mobilisent d'autres acteurs de la Société civile, pour se concerter sur les actions à mener afin de trouver des alternatives aux déchets plastiques. C'est un cadre de concertation qui vise à appuyer toutes les initiatives individuelles ou collectives qui se prennent au Bénin. Ce cadre ambitionne d'amener les différents acteurs à travailler en synergie pour transformer la situation actuelle et promouvoir une gestion rationnelle des sachets plastiques.
Il est à noter que ce cadre de concertation souhaite organiser avec les communautés des actions de veille environnementale et sanitaire afin de protéger les acquis et suivre l'application des textes sur le terrain....
Et si le Bénin faisait le grand pas !
Les sachets plastiques polluent, c’est désormais indiscutable. Il suffit de se rendre dans les grandes villes du Bénin pour constater les dégâts qu’ils produisent tous les jours. Avec tous les problèmes environnementaux et les maladies qu’ils occasionnent, l’urgence du vote d’une loi contre leur utilisation s’impose."
" Au Bénin comme ailleurs, les sacs plastiques servent souvent à emballer des produits et articles achetés dans les marchés. Jetés dans la nature après usage, ils polluent l’environnement. Face à ce constat, le Bénin doit comme d´autres pays africains, se décider à interdire leur utilisation. L’Assemblée nationale se prépare depuis quelques jours, à adopter une loi interdisant la production, l’importation, la commercialisation, la détention et l’utilisation des granulés et des sachets plastiques. Cette loi, si elle est votée, permettra au Bénin de prendre exemple sur le Gabon, le Congo, le Maroc, le Burkina Faso et autres qui ont déjà fait l’option de mener une lutte sans merci contre les sacs plastiques.
Des acteurs écologiques et des ONG ont déjà pris conscience de la situation. Ils prennent des initiatives novatrices qui encouragent l’hygiène et l’assainissement. Certaines organisations procèdent à la collecte, au recyclage et à la transformation de ces sachets plastiques en objets recyclés.
Le phénomène est devenu si préoccupant que, sur le campus universitaire d’Abomey-Calavi, le nouveau recteur Brice Sinsin a, au nombre de ces nombreuses réformes en cours, interdit leur utilisation. C’est une décision révolutionnaire que les étudiants dans leur ensemble ont loué.
Mais ces initiatives quoique salutaires ne représentent qu’une goutte d’eau dans l’océan."
" Un désastre pour la faune et la flore."
" Les sacs plastiques non biodégradables constituent un réel danger, surtout lorsqu’ils sont répandus dans la nature. Polluant la nature et tuant à petit feu la faune et la flore, ils sont désastreux. Des tonnes de ces déchets encombrent nos quartiers, nos rues, nos eaux, nos espaces publics et nos dépôts d’ordures. Ils tuent les animaux qui les consomment, empêchent l’infiltration de l’eau dans le sol, provoquent des inondations dans les zones urbaines en obstruant les passages des eaux de ruissellement et dégradent les terres de culture en milieu rural. Il faut jeter un regard sur les caniveaux à ciel ouvert pour s’en convaincre. Les sachets plastiques sont une menace pour la santé de l’homme. C’est donc conscient de ces problèmes environnementaux et sanitaires que le colonel El Hadj Issa Azizou, précédemment directeur des Eaux et Forêts, aujourd’hui député à l’Assemblée nationale, a proposé une loi portant « interdiction de la fabrication, de l’importation, de la commercialisation et de l’utilisation des sachets en plastique en République du Bénin». Il est bien convaincu que l'usage des sachets en plastique est responsable de la pollution physique de l'environnement, de l'effet de bouchage des canaux de conduite et d'évacuation des eaux et des déchets liquides divers, de la mort de plusieurs animaux domestiques et sauvages suite à leur ingurgitation. Ces sachets, avertit-il, ont des effets cancérigènes lorsqu’ils sont utilisés pour des aliments chauds, consommés ensuite par l'homme. C’est pourquoi, selon lui, il est impérieux que le Bénin, à l'instar d'autres pays, prenne ses responsabilités."
" Des solutions d'échanges."
" Pour El Hadj Issa Azizou qui a compris l’enjeu, des solutions de rechange existent. Comme mesures d'accompagnement, il suggère la reconversion des usines de fabrication de sachets en plastique, le soutien à la recherche dans la production des types de sachets aux contenants non polluants, l'utilisation des sacs et des sachets en plastique biodégradable, l'utilisation des paniers durables en matière végétale, en tissus et l'utilisation de bols et récipients avec ou sans couvercle comme sous emballage dans les grands paniers. Aussi, cette loi qui attend d’être votée par les députés, devra-t-elle proposer des dispositions particulières d’accompagnement telle que l’exonération sur les matériels d’équipement pour les industries.
La fabrication des sacs non biodégradables implique forcément l’utilisation de granulé, qui est la matière première utilisée par de nombreuses entreprises pour fabriquer d’autres produits en sachets plastiques. Pour obtenir un sac biodégradable, un additif est ajouté au granulé à un pourcentage très réduit. C’est dire que la loi devra faire la différence dans la répression de l’importation. Elle ne doit pas se limiter à interdire simplement toute importation de granulés, tout de même indispensables à la production des biodégradables. ..."
Signé Valentin SOVIDE.