Le coût du charbon et les nuisances associées(à paraître le 1er Août dans le magazine Le Pétrolier de la SONACOP)

Avec un rendement énergétique de moins de 20% à l'instar du rendement matière pour le bois scié à la tronçonneuse, notre pays est donc loin et très loin  de la gestion durable de ses ressources si de nouvelles pratiques salvatrices ne sont pas définies et mises en œuvre. Heureusement que ces dernières années, des initiatives louables ont vu le jour. Il s'agit de l'usage de la meule casamancaise, de l'installation des marchés ruraux de bois et surtout de la subvention à faire sur l'achat des foyers modernes à gaz. 

Toutes ces innovations n'aboutiront pas à une gestion durable des ressources forestières au Bénin, si la ressource n'est pas estimée, sa possibilité déterminée et les modalités de son prélèvement et de son utilisation bien définies; sa disparition proviendrait bien sûr de la carbonisation plutôt que de l'exploitation de bois d'œuvre. N'occultons pas non plus le rôle dévastateur des forêts par l'agriculture telle que pratiquée aujourd'hui.  

En un mot, les spécialistes diraient qu'il faut élaborer et mettre en œuvre les plans d'aménagement pour les massifs forestiers et les plans simples de gestion pour les ressources des autres espaces boisés et terroirs villageois. 

Au total, pour un rendement de moins de 1/3, la production de charbon de notre pays avoisinerait les 550 000 Tonnes (MEPN, 2007) dont 60% consommés en zones urbaines. Le taux de déboisement du au charbon seul s'élèverait à plus de 30 000 hectares chaque année. Dans tous les cas, il faut éviter à jamais que l'exportation embrase encore ce domaine de charbon provenant des boisements naturels. 

                                                            He Azizou EL HADJ ISSA

                                                                     Colonel à la retraite,

                                                 Ancien DG Forêts et Ressources Naturelles